Solide début d’année 2025 au Canada, tandis que l’onde de choc provoquée par les États-Unis continue de se faire sentir
Par : Robert Both, Andrew Kelvin, Chris Whelan, Oscar Munoz, Gennadiy Goldberg, Jan Nevruzi, Molly Brooks (McGown)
avr. 15, 2025 - 3 minutes 30 secondes
Vue d’ensemble
- Nous croyons que la Banque du Canada (BdC) est plus susceptible de conserver le taux du financement à un jour à 2,75 % en avril et qu’elle devra encore réduire celui-ci à trois reprises cette année.
- Comme l’annonce du président Trump lors du « jour de la libération » s’est révélée plus agressive que prévu, nous modifions nos perspectives d’inflation, réduisons nos prévisions de croissance du PIB et fixons la probabilité de récession à 50 % pour l’économie américaine.
- Nous devançons notre prévision pour la première baisse de taux du FOMC à juin et prévoyons maintenant une baisse des taux à chaque réunion jusqu’en mai 2026.
Perspectives économiques canadiennes
L’économie canadienne a tourné à plein régime au début de 2025, avec une hausse de 0,4 % d’un mois à l’autre du PIB des secteurs d’activité en janvier, surpassant les attentes (de la TD et du marché) pour un gain de 0,3 %, dans la foulée des révisions à la hausse de décembre (0,3 % contre 0,2 %). Les résultats détaillés ont été en grande partie positifs, avec une vigueur généralisée dans l’ensemble des produits qui a fait grimper l’indicateur principal. Ces résultats ont toutefois été partiellement contrebalancés par les nouvelles estimations provisoires annonçant des résultats stables en février; il convient de noter qu’on s’attendait à ce que des pressions s’exercent sur celles-ci dans le contexte de la récente hausse de l’incertitude.
Le PIB devrait croître à un taux annuel de près de 2 % au premier trimestre, même si on s’attend à ce que la croissance stagne en février et subisse d’autres pressions en mars. Cela correspondrait aux projections de la BdC tirées du Rapport sur la politique monétaire de janvier, même si ces prévisions ne tenaient pas compte de l’intensification récente des tensions commerciales mondiales.
Les solides résultats du mois de janvier et l’absence de dommages notables pour l’économie en février font résolument pencher la balance vers une pause en avril de la part de la BdC. Celle-ci a récemment fait valoir qu’en raison d’une incertitude extrême, elle pourrait devoir agir avec plus de prudence, en accordant moins d’importance sur le plan fonctionnel aux prévisions prospectives et davantage aux données à sa disposition. Par conséquent, nous croyons que la Banque du Canada est plus susceptible de conserver le taux du financement à un jour à 2,75 % en avril.
L’incertitude liée aux droits de douane pourrait encore une fois perturber le marché, mais à ce stade-ci, les données économiques du premier trimestre sont trop solides pour que nous les ignorions. N’oublions pas, toutefois, qu’il s’agit seulement d’un report. En effet, nous nous attendons toujours à ce que la BdC abaisse son taux à trois autres reprises cette année. Nous prévoyons maintenant des réductions de 25 pdb en juin, en juillet et en septembre.
Perspectives économiques américaines
L’annonce du président Trump, lors du « jour de la libération », s’est révélée plus agressive que prévu. Cette décision politique représente un bond de 20 points de pourcentage pour les droits de douane en vigueur sur les importations américaines, des tarifs sans précédent depuis l’après-guerre. Il s’agit d’un choc important qui vient ébranler nos perspectives déjà peu optimistes pour l’économie américaine cette année.
Par conséquent, nous révisons largement à la hausse nos projections d’inflation au cours de la prochaine année, tout en réduisant nos prévisions de croissance du PIB. Le taux de chômage devrait passer à 4,8 % d’ici la fin de l’année et nous fixons la probabilité d’une récession à 50 % pour l’économie américaine.
Cela complique le contexte macroéconomique pour les dirigeants de la Fed, mais nous nous attendons toujours à ce que la dynamique croissance-marché de l’emploi domine les mesures prises pour répondre à la hausse marquée de l’inflation.
Nous devançons notre prévision pour la première baisse de taux du FOMC à juin plutôt qu’en juillet et prévoyons maintenant une baisse des taux à chaque réunion jusqu’en mai 2026, ce qui ramènera le taux directeur à un niveau plus favorable de 2,25 % à 2,50 %.
Nous reconnaissons les risques importants liés à ce point de vue, car l’incertitude entourant les politiques demeure élevée et les décisions du gouvernement changent régulièrement. Comme d’autres trajectoires macroéconomiques sont certainement possibles, nos prévisions pourraient évoluer de la même façon.
L’incertitude commerciale a grimpé en flèche après la réélection de Donald Trump, puis en raison de sa stratégie tarifaire
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